Media-training

Si votre prise de parole face caméra n’est pas suffisamment efficace, je me propose de la rendre plus performante en mettant à votre disposition mon expérience de media-training, dans mon travail de réalisateur ou de journaliste reporter d'images.

Voici l'exemple d’une interview destinée à nourrir, sous forme de vidéo très courte, la faq (foire aux questions) d’un site internet (http://www.mon-ronflement.com/somno-tv) destiné au grand public qui traite d’une pathologie médicale. Nous avons fait quatorze prises en un peu plus d'une heure, nous avons travaillé l’organisation et la formulation du propos, les faiblesses les plus manifestes de l'expression orale, ainsi que la posture et la maîtrise du corps (mains, buste, regard, etc.). Il n’y a pas eu de phase préparatoire avant le jour du tournage, le docteur intervient sans note, avec sa seule mémoire. Le résultat est satisfaisant, il aurait été encore meilleur si nous avions pu travailler plus longuement la voix.

Un exemple de media-training appliqué à une itw from Bruno Albanti on Vimeo.

Mon expérience media-training

Les techniques mises en oeuvre dans cette interview sont une application directe des connaissances et du savoir faire que j'ai acquis en travaillant comme cameraman pour l’agence de communication Plateforme (http://www.plateforme.com) (2007-2012). Pendant six ans j'ai accompagné différents journalistes chargés de former les dirigeants et cadres de grandes sociétés à communiquer dans le cas d’événements qui affectent la vie de leur entreprise. J'ai notamment travaillé avec Pascal Le Guern et Philippe Lecaplain, auteurs d’un guide de media-training.

Cette pratique a immédiatement fait sens du point de vue de ma formation en sciences sociales [licence d’histoire, licence de lettre et d.e.a. d’ethnologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (E.h.e.s.s.)]. Appréhendée dans une (très longue) perspective historique, elle n’est somme toute qu’un avatar moderne de la Rhétorique, ouvrage écrit par le philosophe grec Aristote au IV ème siècle av. J.-C, au moment de la naissance de la démocratie grecque. Cette nouvelle forme politique donne un rôle inédit à la parole. Il faut savoir parler pour convaincre une majorité de citoyens du bien-fondé de ses idées. Il faut donc pouvoir maîtriser son discours et les effets de son discours sur son auditoire.

Une  entreprise fait appel au média-training pour préparer un dirigeant ou un cadre à s'exprimer dans les médias, sur un thème déterminé face à un journaliste. Si les thèmes du média-training sont inépuisables, les thèmes de prédilection sont les situations de crise, celles dans lesquelles les entreprises ont le plus à perdre en terme d'image et de réputation : pollution environnementale à la suite  d'une fuite chimique ou de l'explosion d'une usine, mort d'un salarié au travail, etc. Bien des séances ont pour seul but de jauger la qualité de la communication de ceux qui sont censés parler au nom de l'entreprise en cas de crise. Très peu de candidats passent le "crash-test" sans même que le journaliste n'ait besoin de se montrer retors ou malintentionné, il suffit de quelques questions innocentes pour que le candidat s'empêtre dans ses réponses.

Nous sommes ici au coeur de la pratique du média-training, il ne s'agit pas, comme je le fais pour améliorer la qualité des interviews dans mes projets audiovisuels, de rendre plus performante la prise de parole face à la caméra mais face à un tiers (accompagné ou non d'une caméra) et où se joue quelque chose qui relève d’une joute oratoire ou d’un affrontement verbal. Nous pouvons aussi travailler de cette manière si vous le souhaitez.

Le déroulement « type » d’une séance de  média training de 3h

La séance débute par une introduction à la sociologie des médias, afin de comprendre le fonctionnement du système de production de l'information et les contraintes auxquelles le journaliste est soumis dans son travail au quotidien, en insistant sur la première d'entre elles, la contrainte du temps omniprésente. 

Le media-training proprement dit commence par une première interview enregistrée par une caméra, dans laquelle les questions sont posées de manière neutre, sans chercher à mettre en difficulté le média-trainé, il s'agit simplement de comprendre son propos. Les images sont diffusées sur un écran et servent de support à une première  évaluation du candidat avec analyses, critiques et conseils. 

La séance continue avec une seconde interview dans laquelle le niveau de difficulté est augmenté,  les questions posées sont cette fois approfondies quand les réponses ne sont pas satisfaisantes en exploitant les failles et les faiblesses qu’elles offrent. L’exercice peut ainsi se renouveler autant de fois que nécessaire, une séance permet de faire en moyenne trois prises avec leur débriefing.

On a une idée du déroulement d’une séance de média-training, en regardant certains polars judiciaires où l’on suit le travail d’un avocat chargé de défendre un accusé qu’il sait innocent mais que tout accable. L’avocat prépare son client aux interrogatoires qu’il va affronter le jour du procès, il se met dans la peau du procureur ou de l’avocat de la partie civile, et pose toutes les questions retors afin de jauger la qualité des réponses de son client. 

Les outils du media-training :

  • Les arguments : il faut choisir ses arguments en ayant conscience de leurs forces et de leurs faiblesses, qu’est-ce qu’on dit  et qu’est-ce qu’on ne dit pas, identifier et anticiper les critiques, les contre-arguments, auxquels le  média-trainé risque d’être confronté. C’est aussi le choix des mots, la concision des idées et  des phrases. Une phrase clef du media-trainer : «  Un bon argumentaire doit être compréhensible par  un jeune de 15 ans ». Entendons par-là qu’il s’agit de parler simplement et non de façon simpliste.
  • Le style, la forme que l’on donne à son argumentaire : débit, rythme de la parole, intonation, hauteur de voix, « des silences plutôt que des euhh », tics de langage, etc.
  • Le langage du corps : la posture, le regard, le placement des bras et des mains, les expressions du visage, etc.
  • La relation à son interlocuteur (rester maître de son discours, imposer ses thèmes, ne pas se laisser dominer par l'autre, etc. ; il n'est pas conseiller de reprendre la question (les mots) du journaliste, c'est s’exposer à perdre le contrôle de la discussion, etc.).

 

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